Sandrine Godefroy, Directrice du programme interministériel Environnement de Travail Numérique de l’Agent (ETNA), DINUM (Direction interministérielle du numérique) interviewé par Jean Daries Directeur de projet & Administrateur de l’Observatoire des RSE.
Après une expérience de journaliste chez Radio France, Sandrine Godefroy se lance dans un parcours fondateur dans le monde des éditeurs, qui a forgé chez elle la nécessité et la force de modéliser sa vision dans tout projet de transformation. Après avoir fondé et développé son propre cabinet de conseil en transformation et innovation pendant 6 ans, elle rejoint la BPCE, en tant que Directrice de l’Innovation. En juillet 2015, elle rejoint Econocom en tant que CDO – Chief Digital Officer – pour accompagner le groupe dans sa transformation digitale. Là elle met la force de sa créativité disruptive au service d’un grand projet de 3 ans, du build au run, des fondations au delivery ! Sandrine Godefroy, c’est aussi une femme engagée pour la parité et la présence des femmes au sein des organes de gouvernance dans les grandes entreprises, grâce entre autres à son engagement associatif au sein par exemple de l’« International Women Forum », ou des « Combattantes numériques ».
Il est presque naturel avec un tel engagement et un tel parcours, que lui soit confié depuis 14 mois maintenant, la mission de Directrice du programme interministériel de l’Environnement de Travail Numérique de l’Agent (ETNA) au sein de la DINUM (Direction Interministérielle du Numériquede l’État).
C’est toujours avec l’enthousiasme qui le caractérise que Jean Daries administrateur de l’Observatoire accueille son invitée pour clore la 22èmerencontre de l’Observatoire.
Sandrine Godefroy ouvre cette interview avec humour en expliquant le contexte de son environnement de travail au sein de la Direction Interministérielle du Numérique de l’État. Elle œuvre au quotidien pour 5 Millions d’agents et les trois fonction spubliques : la Fonction publique d’état qui centralise tous les ministères soit 2,5 Millions d’agents dont 900 000 enseignants, la Fonction publique Territoriale qui comprend 1,5 Million d’agents et la Fonction publique de la santé.
Afin d’expliciter sa démarche, elle revient sur son arrivée où elle a passé du temps à comprendre son nouvel environnement, à factualiser des indicateurs pour pouvoir modéliser sa feuille de route qu’elle décline autour de trois axes centraux : les usages, la sécurité et les coûts. Cette modélisation vient d’ailleurs modifier les habitudes de la transformation numérique de l’état qui était auparavant centralisée sur les coûts et la sécurité.
Elle nous explique ensuite comment elle a remis un équilibre autour des usages. En effet, son ambition de gérer l’hétérogénéité des métiers l’a amenée à chercher des « Communs numériques » autour de deux axes : les outils collaboratifs et les solutions d’accès en mobilité, en s’appuyant sur des notions qu’elle considère essentielles :
- L’identité numérique de l’agent
- L’interopérabilité des solutions
- L’APIsation orientée vers un état plateforme.
Puis Sandrine Godefroy s’est également expliquée sur les difficultés rencontrées notamment sur ce qu’elle nomme : la Jungle IT. « Quand les utilisateurs n’arrivent pas à travailler avec leurs outils professionnels, ils trouvent des alternatives hors du SI pour pouvoir faire leur métier. L’objectif est donc de faire en sorte que les outils que nous leur proposons répondent à leurs usages, en construisant pour cela un catalogue d’applications labellisées par l’état, sous la forme d’un « ETNA STORE » (ETNA : Environnement de Travail Numérique de l’Agent) .
La transformation de l’action publique est un impératif pour répondre aux transformations profondes qui traversent notre société et bouleversent les métiers et les modes d’action publique : l’irruption du numérique, le développement des nouveaux usages collaboratifs, l’évolution des attentes des usagers vers plus de proximité, le développement et l’usage de l’intelligence artificielle, l’optimisation de l’utilisation des données de masses.
Avec le lancement du programme « Action Publique 2022 », en octobre 2017, et du programme TECH.GOUV, qui vise à accélérer la transformation numérique du service public, l’Etat s’est donné pour objectif de bâtir un nouveau modèle de conduite des politiques publiques qui prenne en compte la révolution digitale et ses nouveaux usages. Les agents publics, les usagers des services publics, les contribuables doivent tous bénéficier de cette transformation numérique de l’administration.
Enfin, ce programme de transformation de l’action publique poursuit trois objectifs :
- améliorer la qualité des services publics ;
- offrir aux agents publics un environnement de travail modernisé ;
- et accompagner la baisse des dépenses publiques (réduction de trois points de la part de la dépense publique dans le PIB d’ici à 2022).