Le grand nettoyage numérique du manager

Article en partage issu du blog de Psychologies Magazine rédigé par Anne Pichon

101078038 (1)Qui se souvient encore que « manager » vient du verbe « ménager ». Ziryeb Marouf, responsable RH 2.0 pour France Télécom Orange, le rappelle : « S’occuper de sa maison, de la bonne gouvernance de sa famille, de ses gens, de ses biens. » Or depuis le numérique, manager, c’est aussi prendre en compte les avis des uns et des autres, composer avec des expertises étrangères à soi-même.


Les nouvelles technologies du numérique sont assez subites pour être mises en doute, assez centrale pour remettre en cause celui qui les met en doute… « Manager ne fait plus rêver, explique encore Ziryeb Marouf, mais aujourd’hui manager fait peur. »

Dans l’entreprise tout semble possible depuis le numérique : toute parole est permise, en dépit des hiérarchies et des compétences, toute idée bonne à prendre, tout pouvoir contestable. Après tout, les jeunes ne connaissent-il pas « mieux » le 2.0 que les anciens ?

Pour Ziryeb Marouf, le numérique a hérité de sa jeune histoire une image très productiviste. Au départ, les ordinateurs servaient aux employés branchés à travailler plus, plus vite, plus efficacement que les salariés qui en était dépourvus. Gros avantage compétitif à l’échelle d’un service, d’une entreprise ou d’un marché. Mais être au top de l’innovation du progrès ou même au summum de la productivité ne suffit pas : « « Etre dans le vent, c’est une habitude de feuille morte. » aime-t-il à dire pour dénoncer l’emprise de la nouveauté, de la mode qui nous empêche de voir l’essentiel.

« A cause des modes, à cause de l’image très fonctionnaliste du numérique, nous n’avons pas vu que la vocation du numérique est ailleurs. C’est une formidable opportunité de travailler ensemble ».

Encore faut-il lever un frein bien connu : « Pourquoi faudrait-il que je partage mon expérience si je suis le premier, si je suis le meilleur. » La réponse tient sans doute dans l’adage vieux comme le monde selon lequel « on n’est jamais aussi fort que lorsque l’on est plusieurs… »

Or, depuis le numérique, le manager n’est plus, ni le premier, ni le meilleur, ni même tout à fait le chef. Qu’est-il alors ? Un guide ? Un inspirateur ? Ce fut l’un des sujets évoqué par un atelier du DSF ces jours-ci

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