Etude : Présence des syndicats sur le web

Cette étude a été menée par Pierre Boullier. Etudiant en économie, sociologie et sciences politiques à l’Institut Catholique de Paris, il est aussi auto-entrepreneur, community manager, bloggeur et rédacteur pour l’Observatoire des RSE.

Méthodologie 

Cette étude a pour objet de mesurer l’activité des principaux syndicats français sur les réseaux sociaux, c’est à dire la CFTC, la CGT, la CFDT, FO et CFE-CGC.

Le champs de cette recherche s’étend aussi à la présence des secrétaires généraux de ces organisations. 

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Pour mesurer la présence et l’activité de ces confédérations syndicales sur les réseaux sociaux, des indicateurs classiques ont été pris en compte : nombre de likes, de followers, d’abonnés, de viewers, de reach… Et ce sur les principaux réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Linkedin, Viadéo, Youtube, Daylimotion).

Dans un second temps, les sites web officiels ont aussi fait l’objet d’une analyse pour étudier leur degré d’interaction (likes, commentaires, partages etc.)  

Etude syndicats

Résultats

Ce qui ressort de cette étude, c’est d’abord une présence extrêmement limitée des syndicats sur les réseaux sociaux. La CFDT, et, dans une moindre mesure, la CFE-CGC, sont de loin les plus présentes, surtout comparées aux 3 autres organisations qui font plutôt pâle figure. En effet, CGT, FO et la CFTC sont quasiment inactives et même parfois complètement absentes du web 2.0. Ces syndicats donnent l’impression de bouder les réseaux sociaux.

Pour se donner une échelle , le syndicat anglais Trades Union Congress  a plus de 15 000 followers sur Twitter, c’est donc trois fois plus que la CFDT qui est à 5 000.

Cependant, les syndicats semblent beaucoup plus présents sur les réseaux de partage de vidéos. Mais là encore, les situations sont très hétérogènes avec près de 400 000 vues pour la chaîne Dailymotion de la CFDT et seulement 15 000 pour la CGT.

 Pour ce qui est des secrétaires généraux, c’est plutôt une surprise.

Seuls 3 d’entre-eux disposent d’un compte Twitter pour s’exprimer en leur nom : Carole Couvert, Jean-Claude Mailly et Laurent Berger. La communication de ces dirigeants sur Twitter contraste avec celle de leur confédération. Ils sont assez actifs sur Twitter et leurs tweets ont une portée plutôt conséquente.

Pour synthétiser 

  • Ce qui est flagrant c’est que les 5 confédérations semblent prendre très lentement conscience de l’intérêt que pourrait représenter leur présence sur les réseaux sociaux.
  • Les syndicats existent plus sur les médias sociaux par les conversations générées par les internautes que par une prise de parole dynamique, influente et professionnelle.
  • Et pourtant le potentiel semble énorme. La vitalité des échanges sur les réseaux sociaux autour de la dernière grève SNCF en a fait la démonstration.

On peut alors se poser les questions suivantes :

– Comment, dans un pays où l’on se plaint du faible taux d’adhésion au fait syndical, peut-on ne pas tenter d’exploiter ce formidable outil de lien, de communauté ou d’adhésion que représente le web 2.0 ?

– Pourquoi les syndicats qui se plaignent tant d’être malmenés par les médias, ne s’emparent pas d’un espace de communication dont ils seraient les maîtres ?

– Pourquoi n’exploitent t’ils pas le potentiel d’engagement du web 2.0 pour appuyer leurs revendications ?

 

Cette étude peut être librement utilisée, à la condition de l’attribuer à l’auteur en citant son nom et à l’Observatoire des Réseaux Sociaux d’Entreprise en renvoyant à son site web (http://www.obsdesrse.com) et à son adresse email (observatoire@obsdesrse.com). Toute modification ou utilisation commerciale devra faire l’objet d’une demande d’autorisation préalable auprès de pierre.boullier@obsdesrse.com