Une Digital Workplace, pour quelle expérience salarié ? AIRBUS

Mathieu Clavilier, HR Product Owner collaborative platform, Airbus Interviewé par Franck La Pinta, Responsable Formations Corporate et Transversales & Administrateur de l’OBS.

Dans le cadre de la 22ème Rencontre de l’Observatoire des Réseaux d’Entreprise sur le thème :  « Réinventer la Digital Workplace, pour transformer l’expérience collaborateur » , nous avons eu la chance de découvrir le retour d’expérience de Mathieu Clavillier Product Owner HR chez Airbus.

Franck La Pinta, administrateur de l’Observatoire ouvre cette interview en revenant sur l’étude Deloitte sur la transformation des RH. Pour en donner le cadre, il présente trois éléments structurants de cette étude :

« Le premier est un critère démographique, l’allongement des carrières pourrait faire que les collaborateurs auraient des carrières de 40 à 45 ans pour ne pas dire plus. On aurait ainsi des populations de tranches d’âge très diverses qui vont se côtoyer et qui auront un impact sur la conception et l’évolution du digital workplace.

Le second c’est un aspect technique, contrairement à ce que l’on peut penser, les outils que l’on utilise dans la sphère privée et dans la sphère professionnelle ne vont pas se réduire, bien au contraire. Ces différences vont augmenter de façon beaucoup plus importante et les usages seront plus éloignés que ceux de la sphère privée, notamment les interfaces vocales qui vont devenir la norme dans la sphère privée et qui ne sont pas encore prêtes d’arriver dans nos entreprises.

Le troisième élément, Deloitte estime que d’ici une vingtaine d’années, il y aura 50 % des collaborateurs qui auront un statut autre que celui de salarié. Cela interroge sur le digital workplace et ses conditions d’accès.»

Pour aborder ce sujet de manière plus pragmatique, Franck La Pinta interroge son invité sur les éléments de contexte, les enjeux, les priorités RH qui permettent de comprendre le digital workplace d’Airbus.

Airbus, 135 000 salariés, une présence sur l’ensemble de la planète, 200 filiales au sein du groupe, trois divisions majeures : « Airbus Defence & Space ; Airbus Helicopters ; Airbus Commercial » .

En préambule, Mathieu Clavilier revient sur la variété des secteurs, le niveau militaire de sécurité chez Airbus, les nombreuses technologies déployées mais surtout sur  l’importance de générer des synergies entre ces trois divisions majeures notamment au travers de la digital workplace.

Pour en expliquer la genèse qui a débuté il y a 7 ou 8 ans avec l’accompagnement de la DRH dont l’objectif était de simplifier l’arborescence du conglomérat de petites entités, il revient sur la logique de rapprochement des différentes divisions qui avaient chacune leur plateforme collaborative, la simplification devait se faire par la mise en place d’une digital workplace unique. Est-il plus facile de partir d’une feuille blanche ou de construire une digital workplace sur la base de 12 plateformes ? A cette question, Mathieu Clavilier y a répondu par la simplification des processus, la maturité des utilisateurs sur les différents intranets et la mise en avant de la sociabilité d’une seule plateforme il y a maintenant 3 ans, qui révèle aujourd’hui 2 500 communautés et 2 à 3 millions de pages vues par mois.

Dans la pratique, Mathieu Clavilier explique qu’Airbus est parti des cas d’usage en utilisant le design thinking, d’autant que le projet a été co-construit avec l’IT. Il y a d’abord eu la création de 5 personas représentatifs de l’ensemble des salariés du groupe et des allers-retours réguliers entre les utilisateurs et l’équipe de développement afin d’être au plus près des usages tout en levant les irritants. Dans une logique d’amélioration continue et d’objectivation des résultats, il a été mis en place des indicateurs afin de comprendre et analyser les interactions entre communautés, les synergies créées qui viennent endiguer les effets silos et la valeur ajoutée de cette plateforme.

Pour conclure, Mathieu Clavilier est revenu sur la construction de la plateforme et les enjeux qu’il y a à simplifier l’adoption par l’ensemble des collaborateurs.