Du Manager au Leader 2.0

Karine Boullier, Corporate Human resources Communications Director à Sanofi, accueille Cécile Dejoux, Maître de conférences au CNAM et Professeur affilié ESCP Europe, Spécialiste MOOC, et Pierre BOULLIER, Digital Strategist chez Young’n’Connected pour un partage d’expérience autour du MOOC « Du Manager au Leader 2.0 ».

En seulement 2 ans, le MOOC, saisons 1 et 2, a été suivi par plus de 63 000 étudiants dans 63 pays différents.

De gauche à droite : Pierre Boullier, Cécile Dejoux et Karine Boullier

Quelles sont les clés de ce succès ? 

Le MOOC est un objet de test & learn, il a évolué grâce aux restitutions des apprenants. Le contenu change en permanence car les outils permettent la plasticité de l’objet. Pour en revenir à la problématique de départ, ce projet a vraiment très bien fonctionné pour 3 raisons :

  1. Un MOOC n’est pas un SPOC : un MOOC est destiné à un public que l’on ne connaît pas, alors qu’un SPOC vise une cible bien précise dans l’entreprise. Le MOOC est créé dans un contexte universitaire, c’est un cours en ligne.
  2. On-the-job learning : le même message peut être décliné de multiples façons pédagogiques en fonction des envies des apprenants.
  3. L’université doit rester un lieu de création de savoirs: création d’un cours « Digital RH » ESCP-CNAM. Le MOOC doit créer un sens nouveau sur de nouveaux usages. L’objectif de la pédagogie est de réfléchir à la façon d’évaluer, de transférer l’information et de réaliser des apprentissages.

Quels sont les écueils à éviter ?

Tout d’abord, savoir se tromper c’est savoir progresser. Ensuite, il est essentiel que le professeur soit toujours très présent sur la plate-forme, d’où l’importance de choisir une solution solide permettant d’extraire des rapports d’activité détaillés et une connexion multi-devices. Enfin, il faut être irréprochable sur la communication et le marketing et utiliser l’aide d’un community manager pour gérer l’interactivité.

MOOC signifie-t-il obligatoirement disparition des enseignants ?

Non, car s’il n’y a plus d’enseignants-chercheurs dans la société, il n’y aura plus de liberté et d’opposition. L’enseignant-chercheur est le garant de la liberté et de la démocratie. On ne peut pas non plus se passer du présentiel car il apporte des éléments impossibles à trouver en dehors d’Internet, et vice versa. Tout est une question de dosage.

Quel community management pour un tel MOOC ?

Chaque réseau social a sa spécificité :

  • Facebook : c’est une audience qui favorise le contenu visuel et qui demande beaucoup d’informations à propos du MOOC.
  • Twitter : Une communauté qui donne beaucoup de feedbacks, de retours, de critiques à propos du MOOC un peu à la manière du Forum. Par le partage d’articles et de contenus visuels, multiplier le nombre d’utilisateurs par 2,5.
  • Google + : dédié à la partie Hangout pour une relation directe entre l’enseignant et les utilisateurs ou en différé sur YouTube.
  • LinkedIn : Une communication dans un groupe, dédiée à l’animation de débat autour des thématiques du MOOC. Le nombre de membres sur ce groupe a été multiplié par 3.

Plus globalement, les réseaux sociaux sont très complémentaires des MOOC. Il n’aurait pas été possible d’obtenir de tels résultats si aucune communication n’avait été préparée pour chaque outil.