Quelques notions de digital learning

Quelques notions de digital learning

Avec une posture de responsable formation, Pierre Prével, Secrétaire général adjoint de l’Observatoire, explique que le digital learning soulève deux problématiques : se former AU digital et se former AVEC le digital.

Pierre Prével

Pierre Prével, Secrétaire Général adjoint de l’Observatoire des RSE

Se former AU digital signifie :

  • développer une certaine culture du digital (ex. savoir ce qu’est un MOOC, le Cloud ou une solution SaaS) et acquérir quelques connaissances techniques ;
  • dépasser les « a priori » en dédramatisant et en expliquant clairement les différents termes et concepts liés au digital ;
  • expérimenter le digital, c’est-à-dire oser se lancer sans avoir la crainte de faire une erreur (et réagir vite si c’est le cas). C’est une posture « essai-erreur » plus naturelle pour la génération Y que pour la génération X.

Se former AVEC le digital signifie :

  • amener les différents acteurs de l’entreprise à comprendre les ressources du web (créer un flux RSS, poser des alertes sur Google, etc.) et à bien les utiliser en intégrant la notion de sécurité pour soi et pour l’entreprise (LinkedIn, Viadéo, etc.) ;
  • travailler avec les outils collaboratifs ou connectivistes comme les MOOC car ils font travailler des personnes ensemble ;
  • trouver et exploiter ce que l’on ne cherchait pas : sérendipité, ouverture d’esprit, flexibilité neuronale et « apprendre à désapprendre », vérification de la validité et la pertinence des savoirs proposés par les outils.

Les changements de paradigme s’effectuent à deux niveaux : l’individu et l’entreprise. L’individu passe de « être formé » à « apprendre ». Le formateur, quant à lui, devient créateur d’écosystème d’apprentissage et non plus simple transmetteur de contenu. On passe de dépendance à autonomie et le formel se conjugue avec l’informel.

Côté entreprises, les modes de gouvernance et les structures doivent évoluer car le collaborateur se transforme en « hub permanent » d’information, et d’interface entre les divers systèmes. Résultat, la digitalisation entraîne obligatoirement du travail collaboratif et transverse, de la coopération et implique une nécessaire cohérence des informations envoyées au salarié.

Lorsque l’on pilote un système de formation, il est fondamental de bien prendre en compte tous ces éléments et d’embarquer tous les collaborateurs à toutes les strates de l’entreprise.

Le digital apporte de formidables opportunités : nouvelles possibilités de formation, nouveaux thèmes, nouvelles modalités (dont les fonctions sociales et le recours aux sachants et experts), permanence et personnalisation de « l’expérience collaborateur » qui doivent s’inscrire progressivement et durablement dans le système global de formation et de gestion de la connaissance de l’entreprise.