À l’occasion de la 19ème rencontre de l’Observatoire autour du thème : « des nouveaux espaces de travail à l’ère digitale », Jérôme Chemin, Secrétaire National CFDT Cadres, a été interviewé par Elise Bruillon, directrice juridique de l’OBS.
Au cours de son intervention, Jérôme Chemin a partagé son point de vue sur les espaces de travail en flex office. Ces projets de déménagement des entreprises entrainent une véritable réorganisation du travail et une véritable réflexion. Cependant pour certaines entreprises qui décident de créer des espaces comme ceux des start-ups tout en continuant à avoir des vieilles procédures, des vieux modes de fonctionnement internes, cela ne sert strictement à rien.
Concernant la philosophie du Flex desk, il existe 2 tendances importantes :
• On voit des entreprises qui font du flex desk à nombre de place constante, c’est à dire que pour 200 salariés on garde 200 places assises.
• Puis il y a les autres qui ont 200 salariés avec uniquement 100 places assises. La démarche est différente ici, puisque lorsqu’on commence à faire des statistiques sur le taux d’occupation des locaux on est sur une semaine, or, on sait qu’il y a des jours avec des pics d’activité.
Il existe une autre problématique sur le flex office qui concerne les fonctions supports. Par définition elles ne sont pas amenées à se déplacer, ce qui rend la mise en place plus difficile. Par ailleurs, il est important de dire qu’on ne fait pas forcément des économies lorsqu’on opte pour du flex office.
Pour Jérôme Chemin, nous sommes encore au début du flex office et on va vers un peu plus d’humanisation de l’espace du travail par rapport à ces dernières années, puisqu’on part du besoin des salariés.
Aujourd’hui, il est nécessaire de repartir du travail, et passer d’une mesure du temps de travail, qui reste indispensable, vers une mesure de la charge du travail pour organiser l’entreprise. Se préoccuper de la charge de travail est essentiel, puisque si nous sommes capables de donner du travail au collaborateur, ce dernier doit pouvoir se sentir libre de dire qu’il en a trop. Quant à la charge mentale au travail, elle est compliquée à apprécier et le changement permanent de bureau peut faire subir un stress supplémentaire aux salariés qui restent très attachés à leurs lieux de travail.
Finalement les espaces de travail ne sont qu’une déclinaison de l’organisation du travail. L’espace de travail ne représente qu’une petite partie des négociations. Il y a des négociations en QVT, des négociations sur la déconnexion, des négociations sur le numérique, des négociations sur l’égalité pro, des négociations sur le handicap, et tout cela participe à l’organisation des espaces de travail.