Enseignements tirés du DigiDiag sur l’expérience salariée, Elise Bruillon

Dans le cadre de la 17ème Rencontre de l’Observatoire sur le thème « Expérience salariée : nouvelle culture managériale à l’ère du numérique », Elise Bruillon, Directrice Juridique de l’Observatoire des RSE et Directrice de Mission chez Orange, a réalisé le bilan des enseignements tirés grâce au DigiDiag en termes d’expérience salariée.

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Cet outil de maturité de la digitalisation interne a tourné pendant 9 mois dans une dizaine d’entreprises, auprès de plus de 10 000 salariés au total dont 35% ont répondu. Les résultats ont mis en lumière le fait que l’expérience salariée se fonde sur une expérience duale, où se mêlent relation managériale et culture d’entreprise.

Nous avons observé des entreprises qui lançaient un programme de transformation digitale pour être efficace. Dans cette recherche d’efficacité, indique E. Bruillon, le digital n’est pas vu comme un écosystème de travail, mais comme un moyen de faciliter la circulation de l’information et surtout de libérer l’énergie de travail au sein d’une organisation.

Dans les organisations observées, le manager est sur le terrain et reste meneur de jeu. L’équipe demeure donc dans une posture de passivité, en attente de sens de la part du manager. Or, lorsqu’une entreprise témoigne d’un degré de digitalisation élevé, on s’aperçoit que ce rôle du manager se retrouve bousculé. Ce dernier n’est plus leader, mais devient coach. Il n’occupe plus la position de pivot central, mais observe le jeu en retrait depuis le banc de touche pour animer et recentrer son équipe vers l’objectif visé lorsque le besoin se fait ressentir.

En ce sens, on pourrait venir à se demander si le community management, au sens littéral du terme, ne serait pas la nouvelle approche du management à suivre. Dans cette configuration, ce qu’il faut comprendre c’est que le manager n’a plus besoin d’être l’expert de l’équipe et, par conséquent, qu’il n’a plus besoin d’avoir peur qu’un autre expert vienne le détrôner. Ce constat change alors fondamentalement le rapport de force et l’influence dans l’entreprise.

De même, explique notre intervenante, à travers la propagation du digital, l’esprit d’entrepreneur n’est plus une marque de reconnaissance des leaders puisqu’il vient se répandre parmi l’ensemble des collaborateurs. Or, ce n’est que lorsque l’on est à la tête d’une équipe de serial entrepreneurs que l’on commence à produire de l’innovation et de la créativité. Dès lors, le management n’est plus seul donneur de sens : chaque membre de l’équipe est responsabilisé et contribue à construire du sens. C’est dans ces conditions que se créent à la fois de la bienveillance et de la rigueur.

Dans l’entreprise 2016, conclut E. Bruillon, on aspire à la réalisation du travail dans la valeur pour l’ensemble des salariés et non plus seulement pour les managers.